À Monseigneur Le Prince De Lictestein, Duc
De Troppe.
Sonnet.
Grand duc, pour qui le ciel tient ses thresors ouvers,
Dont la naissance éclatte autant que le courage ;
Prince le plus parfait des princes de nostre aage,
Futur estonnement de cent peuples divers.
Je te donne mon coeur en te donnant ces vers ;
Et si pour ta grandeur c' est un petit hommage,
Regarde ce grand Dieu, dont tu portes l' image,
De presens animez ses autels sont couvers.
Ô que pour contenter cette ardeur qui m' inspire,
D' épandre tes vertus plus loin que ton empire,
Je vais chanter leur gloire, et les faire admirer !
J' en rempliray si bien le ciel, la terre, et l' onde,
Que pour trouver quelqu' un qui les puisse ignorer,
Il le faudra chercher dedans un autre monde.