Epitaphe d' un jeune cavalier.
Sonnet.
Si les enfans de Mars au genereux courage,
Si les fils d' Apollon sont tousjours les premiers
Que le sort met en butte à ses traits meurtriers.
Aminte devoit estre accablé de l' orage.
En effet comme Aminte estoit vaillant et sage,
Honnoré des sçavans, redouté des guerriers ;
Comme il orna son front de leurs fameux lauriers,
Il trouva son autonne au printemps de son age.
Caliste, qui pleurez son funeste trespas,
Pardonnez au destin, puis qu' il ne pensoit pas
Vous l' avoir enlevé dans sa fleur de jeunesse.
Car voyant sa prudence, et sa force d' esprit,
Il creut qu' il approchoit des jours de sa vieillesse,
Et qu' il estoit bien temps que la parque le prit.