Château de Citry, 15 octobre 18...
C'est à l'abbé Henri-Raymond Casgrain que l'on doit la
première publication des Oeuvres complètes de Crémazie, en
2. La même année, il fait la découverte de deux nouvelles
de Crémazie, qu'il fait publier dans l'Opinion publique, en
2.
Note de l'abbé Casgrain
A M. A. D. DeCelles,
Rédacteur de L'Opinion publique.
Mon cher ami,
Lisez les deux anecdotes humoristiques qui suivent,
écrites ou plutôt ébauchées sur des feuilles volantes, par
Octave Crémazie, et que j'ai trouvées parmi ses papiers; vous
jugerez vous même si vous devez les publier. Dans l'étude
biographique que j'ai écrite sur lui l'année dernière dans la
Revue Canadienne, je n'ai fait qu'indiquer en passant un des
traits saillants de son esprit, la note gaie, le sentiment du haut
comique. Ce rare esprit était un diamant à plus d'une facette,
et celle-là n'en était pas une des moins brillantes. Les ennuis
de l'exil n'avaient pas détruit en lui cette tendance naturelle.
Dans la solitude qu'il s'était faite au milieu de la forêt
humaine qu'il habitait, il se tenait toujours à l'affût, à
l'exemple de ces chasseurs canadiens de nos bois auxquels il
se comparait assez souvent. Un mot, une attitude, un geste,
rien n'échappait à son observation que nul ne venait distraire.
Le côté comique des situations était une de ses plus délicates
récréations, et il le relevait avec une finesse d'ironie que
Molière n'eût pas désavouée. On en trouvera quelque chose
dans les deux ébauches suivantes, qui font connaître
Crémazie sous un jour que la plupart de ses admirateurs ne
soupçonnent guère.