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 Antoine De La Fosse (1653-1708) ACTE 4 SCENE 2

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MessageSujet: Antoine De La Fosse (1653-1708) ACTE 4 SCENE 2   Antoine De La Fosse (1653-1708) ACTE 4 SCENE 2 Icon_minitimeMer 1 Aoû - 16:07

ACTE 4 SCENE 2

Valerie, Servilius.

Valerie. à part, les 2 premiers vers.
ciel, qui m' as inspirée en ce juste dessein,
prête-moy, jusqu' au bout, ton appuy souverain.

Seigneur, je juge assez quelle est l' inquiétude,
qui vous fait en ce lieu chercher la solitude,
quels soucis differens vous doivent partager.
Mais vôtre coeur enfin, veut-il s' en dégager ?
Voulez-vous aujourd' huy qu' une heureuse industrie,
sauve tous vos amis, en sauvant la patrie ?
Nous le pouvons, seigneur, sans danger, sans effort.
Vôtre amitié pourra s' en allarmer d' abord :
mais l' honneur, le devoir, la pitié l' authorise.

Servilius.
Comment ?

Valerie.
Il faut oser reveler l' entreprise :
mais ne la reveler, qu' aprés être assurez
que le sénat pardonne à tous les conjurez
garanty par nos soins d' un affreux précipice,
peut-il d' un moindre prix payer un tel service ?

Servilius.
Qu' entens-je, Valerie ? Et qui me croyez-vous ?
Tel qu' il faut être icy, pour le salut de tous.
Je sçais à vos amis quel serment vous engage,
et voy tout l' embarras, que vôtre ame envisage,
quels noms dans leur colere ils pourront vous donner :
mais un si vain égard doit-il vous étonner ?
Est-ce un crime de rompre un serment téméraire,
qu' a dicté la fureur, que le crime a fait faire ?
Un juste repentir n' est-il donc plus permis ?
Quoy ? Pour ne pas rougir, devant quelques amis,
que séduit et qu' entraîne une aveugle furie,
vous aimez mieux rougir devant vôtre patrie ?
Devant tout l' univers ? Pouvez-vous justement
entre ces deux partis balancer un moment ?
De l' un et l' autre icy comprenez mieux la suite.
Si nous ne parlons pas, Rome est par eux détruite.
Si nous osons parler, quel malheur craignons-nous ?
Rome entiére est sauvée, et leur pardonne à tous ;
et quand de ce bienfait consacrant la memoire,
elle retentira du bruit de vôtre gloire,
parmy tous les honneurs qui vous seront rendus,
leurs reproches alors seront-ils entendus ?
Enfin retracez-vous l' épouvantable image
de tant de cruautez, où vôtre bras s' engage.
Figurez-vous, seigneur, qu' en ces affreux débris
des enfans sous le fer vous entendez les cris ;
que les cheveux épars, et de larmes trempée,
une mere sanglante, aux bourreaux échapée
vient, vous montrant son fils qu' elle emporte en ses bras,
se jetter à genoux, au devant de vos pas.
Vôtre fureur alors est-elle suspendue ?
Un soldat inhumain l' immole à vôtre vûe :
et du fils aussi-tôt, dont il perce le flanc,
fait rejaillir sur vous le lait avec le sang.
Soutiendrez-vous l' horreur, que ce spectacle inspire ?

Servilius.
Par les dieux immortels, appuis de cet empire,
ces mots sont des éclairs, qui passant dans mon coeur,
y font un jour affreux, qui me remplit d' horreur.
Vaincu par ma pitié... mais quoy ? Rome inhumaine,
tu devrois ton salut aux objets de ta haine !
Je pourrois d' un amy trahir tous les bienfaits !
Le forcer... non, mon coeur ne l' osera jamais.

Valerie.
Avez-vous quelque amy plus cher que Valerie ?

Servilius.
Non. Vôtre amour suffit au bonheur de ma vie.
Vous seule remplissez tous les voeux de mon coeur.
Ah ! Porquoy, justes dieux un si charmant bonheur
ne m' est-il pas donné plus pur et plus paisible ?
Quels orages y mêle un destin inflexible ?

Valerie.
Et pourquoy donc, seigneur, ne les pas détourner ?
Il faut, il faut enfin vous y déterminer.
Vous n' avez rien à craindre, et puisqu' il faut tout dire,
de la foy du sénat j' ay ce que je desire.
Il m' a tout accordé de peur d' être surpris.

Servilius.
ô dieux ! Sans mon aveu, qu' avez-vous entrepris ?

Valerie.
Je vous avois promis de garder le silence.
Sur vous des conjurez je craignois la vangeance.
Mais enfin ce party met tout en sûreté.
Sans vôtre aveu, seigneur, j' ay tout executé.
à vous persuader je voyois trop de peine.
C' est moy seule par là qui m' expose à leur haine,
et quoy qu' en vous nommant j' aye agy pour tous deux,
vous me pouvez de tout accuser, devant eux.

Servilius.
Qu' avez-vous fait, ô ciel ! Par quel reproche horrible
s' en va me foudroyer leur colere terrible !
Et que me servira de vous desavouer ?
Aprés qu' ils sont trahis, ce seroit les jouer.
Verront-ils pas d' abord que j' ay dû vous aprendre,
le secret, que par vous le sénat vient d' entendre,
et pourront-ils douter d' un concert entre nous ?
C' en est fait, Valerie. Evitez leur courroux ?
Fuyez ce lieu fatal, où va choir la tempête.
Je ne veux à ses coups exposer que ma tête.

Valerie.
Allez, ne craignez rien. Mais on vient vers ces lieux.
D' un témoin défiant il faut craindre les yeux.
Quittons-nous, et gardons de rien faire connoître.

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Antoine De La Fosse (1653-1708) ACTE 4 SCENE 2
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