ACTE 5 SCENE 1
Le théâtre est le même qu' aux troisième et
quatrième actes.
Le duc de Cornouailles, Oswald, gardes.
Le Duc fait signe à ses gardes de se retirer : ils
Se retirent.
Ministre intelligent de ma fureur secrète,
Toi qui lis mes terreurs dans mon ame inquiète,
Qui, sur le moindre signe expliquant mon courroux,
Perces d' abord le sein que j' indique à tes coups,
Oswald, mon cher Oswald, grace à ta diligence,
Léar avec sa fille est donc en ma puissance !
Voilà cette caverne où, loin de tous les yeux,
Ils dirigeaient sans bruit leurs complots odieux,
Où sous l' obscurité d' une forêt profonde...
Oswald.
Seigneur, seule en ces bois j' ai fait garder Helmonde.
Elle est près de ces lieux ; Léar, en ce moment,
S' abandonne aux erreurs d' un doux égarement;
Mais, s' il revient à lui, d' abord occupé d'elle,
Par des cris douloureux je crains qu' il ne l'appelle.
Vos soldats au combat sont tout prêts à marcher:
Mais Edgard semble fuir, et n' ose vous chercher.
Votre épouse, seigneur, ici prompte à se rendre,
S' avance sur mes pas ; et vous allez l' entendre.
Le Duc.
Il suffit, cher Oswald. Sois prêt, et te souviens
D'exécuter d' abord ses ordres et les miens.
Le sort va de mes coups servir la hardiesse ;
Et je peux... laisse-nous, j' aperçois la duchesse.
Oswald sort.