PLUME DE POÉSIES
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 Paul Henri Corentin Féval. (Père) (1816-1887) La Fée des Grèves. VII A La Guerre Comme A La Guerre.

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MessageSujet: Paul Henri Corentin Féval. (Père) (1816-1887) La Fée des Grèves. VII A La Guerre Comme A La Guerre.   Paul Henri Corentin Féval. (Père) (1816-1887) La Fée des Grèves. VII A La Guerre Comme A La Guerre. - Page 2 Icon_minitimeJeu 7 Fév - 13:41

Rappel du premier message :

VII A La Guerre Comme A La Guerre.

Les gens de la veillée pensaient: -L’esprit de la pauvre demoiselle Reine
revient chez nous parce qu’on l’a chassée de ses autres manoirs.

C’étaient de bonnes âmes, depuis les quatre Gothon jusqu’au petit coquetier, en
passant par les quatre Mathurin.

Ce que nous ne saurions point dire, c’est la pensée de maître Vincent Gueffès,
le Normand, dont le front se plissait sous les mèches rudes et bas plantées de
ses cheveux.

Devant la chapelle, dans le cimetière servant de place publique au pauvre
village de Saint- Jean, il y avait un grand fracas de fer et de chevaux. Des
torches allumées secouaient leurs crinières de feu. Les trompes sonnaient,
appelant les fidèles sujets de Monseigneur le duc François.

Il pouvait être onze heures de nuit. Les cabanes et les fermes se vidèrent. Pas
un ne resta dans son lit ni au coin du foyer.

Les hôtes de Simon Le Priol et Simon Le Priol lui-même, avec sa femme, son fils
et sa fille, se rendirent sur la place, car il y avait amende contre ceux qui
faisaient la sourde oreille aux mandements de la cour.

En tout, hommes, femmes, enfants, le village de Saint-Jean comptait soixante ou
quatre-vingts habitants qui se rangèrent en cercle autour des torches plantées
en terre.
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MessageSujet: Re: Paul Henri Corentin Féval. (Père) (1816-1887) La Fée des Grèves. VII A La Guerre Comme A La Guerre.   Paul Henri Corentin Féval. (Père) (1816-1887) La Fée des Grèves. VII A La Guerre Comme A La Guerre. - Page 2 Icon_minitimeJeu 7 Fév - 13:43

Keravel avait trouvé dans un trou de la cave une douzaine de vieux flacons qui
semblaient dater du déluge. Les bottes de foin faisaient d’excellents sièges.
Les volets appareillés, donnaient une table vaste et fort commode. Il n’y avait
pas de nappe, mais à la guerre comme à la guerre! Un grand feu s’alluma dans la
cheminée au- dessus de laquelle l’écusson de Maurever, martelé par les soudards,
montrait encore ses émaux: d’or à la fasce d’azur.

À mesure que le bois vert pétillait joyeusement dans l’âtre, la gaieté
s’allumait dans tous les regards.

Hommes d’armes et archers se mirent à plumer la belle paire d’oies, les canards
et les poules. Le héraut prêta sa longue et mince épée de parade pour faire une
broche, tandis que le sieur de Keravel, lance de Clisson, et Artus de
Fontebrault, hommes d’armes de Rohan, deux beaux soldats, ma foi! battaient des
omelettes dans leurs casques.

Méloir regrettait que sa nouvelle et haute dignité ne lui permit point de
partager ces appétissants labeurs. Il avait quelque teinture de la cuisine. Il
donna de bons conseils.

Et, pour faire quelque chose, il vida deux flacons de vin du midi qui achevèrent
la déroute de sa mélancolie.
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MessageSujet: Re: Paul Henri Corentin Féval. (Père) (1816-1887) La Fée des Grèves. VII A La Guerre Comme A La Guerre.   Paul Henri Corentin Féval. (Père) (1816-1887) La Fée des Grèves. VII A La Guerre Comme A La Guerre. - Page 2 Icon_minitimeJeu 7 Fév - 13:43


Au diable les soucis! l’immense rôti tournait devant le brasier par les soins de
Conan et de Kervoz. La table était dressée. Et après tout, le vent qui venait
par la croisée n’était que la bonne brise du mois de juin.

On devisait: -Ah! ça! disait Keravel, savez-vous le nom de cette maladie-là,
vous autres? Depuis que le duc François, notre cher seigneur, est rentré en
Bretagne, il enfle, il enfle..

-Je l’ai vu, voilà trois jours passés, en la ville de Rennes, répliqua
Fontebrault, au palais ducal de la Tour-le-bât. S’il n’avait pas eu sa couronne
tréflée, je ne l’aurais pas reconnu.

-Couronne tréflée! s’écria le héraut qui avait nom Jean de Corson; où vîtes-vous
cela, Messire? croix tréflée je ne dis pas, mais il n’entra jamais de trèfle en
une couronne, si ce n’est en celles de David et d’Assuérus. La couronne,
Messire, est le signe ou l’enseigne des dignités de nos seigneurs: fermée et
croisée pour souverains, coiffant le casque de face, la grille haute; aux barons
le simple diadème; aux comtes les perles sans nombre, aux ducs les feuilles
d’ache, d’acanthe ou de persil...

-Donc, sa couronne persillée, messire de Corson, rectifia gravement Artus de
Fontebrault.
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MessageSujet: Re: Paul Henri Corentin Féval. (Père) (1816-1887) La Fée des Grèves. VII A La Guerre Comme A La Guerre.   Paul Henri Corentin Féval. (Père) (1816-1887) La Fée des Grèves. VII A La Guerre Comme A La Guerre. - Page 2 Icon_minitimeJeu 7 Fév - 13:44

-Sans compter, dit Méloir, qu’un bouquet de persil ne serait pas de trop dans la
sauce de ces oies. Mais voyez donc quelles nobles bêtes! Elles étaient déjà
dorées, et leur parfum violent dilatait toutes les narines.

-La maladie de notre seigneur François, reprit Méloir, a un nom de deux aunes,
qui commence comme le mot hydromel, et qui finit en grec à la manière de tous
les noms païens inventés par les fainéants qui savent lire. Nous sommes de
fidèles sujets, n’est-ce pas? Eh bien! prions saint François de guérir le
seigneur duc et soupons à sa santé comme des Bretons! La proposition était trop
loyale pour n’être point accueillie avec faveur.

Les deux oies, les canards, les poules et peut- être un paon que nous avions
oublié dans le dénombrement des volailles assassinées, furent placées fumants
sur la table, et tout le monde fit son devoir.
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