La famille
A Clotilde
31 juillet 1906
Sa journée achevée au sein de sa famille
L'homme est déjà rentré combien il semble heureux
Il embrasse sa femme et son fils et sa fille
Et des larmes de joie ont coulé de ses yeux
Il s'assied ; près de lui, prenant place à la table
La mère et les enfants partagent le repas
Parfois il est bien simple et très peu délectable
Mais qu'importe, le coeur, lui ne se plaindra pas
Souvent c'est une soupe un morceau de fromage
Qui remplace les mets, les plus fins les meilleurs
Mais dans la pauvreté quand le pain se partage
La vie est un bienfait aux jours consolateurs
La nuit vient, au plafond, la lampe suspendue
Jette dans la maison une douce clarté
Et bientôt sur la table une toile étendue
Va donner au ménage un ton de propreté
Les enfants attentifs écoutent la lecture
D'un livre où les conseils s'attachant au bonheur
Par un esprit d'amour achèvent la culture
Des sentiments sacrés qui germent dans le coeur
Puis quand l'heure a sonné à l'horloge en vieux chêne
Chacun dans son repos va chercher le sommeil
Ainsi passe la vie agréable et sereine
Et combien souriante à l'instant du réveil
C'est ainsi que je veux au sein d'une famille
Vivre l'heure du rêve et des jours bienheureux
Aimer l'épouse chère et l'enfant qui babille
C'est le plus grand orgueil du plus grand de mes voeux
Honoré HARMAND