Les élèves du séminaire de Nicolet
À Mgr Gravel
Leur premier évêque
Premier anniversaire de sa fête.
Désormais, Monseigneur, quand, dans nos froids séjours,
Du beau printemps vermeil reviendront les beaux jours,
Avec les feuilles renaissantes,
Avec les rayons d'or, le chant du rossignol,
Et les premiers parfums qu'apporte dans son vol
L'aile des brises caressantes;
Le front tout couronné de vierges floraisons,
Quand l'Ange qui préside aux fécondes saisons
Ouvrira son vaste annuaire,
Avec le cri d'amour, avec l'hymne éternel,
Avec l'alleluia qui monte solennel
Des forêts et du sanctuaire;
Entre la Pâque sainte et le retour aimé
De l'époque fleurie où le doux mois de mai
Change ses roses en rosaire,
Ainsi qu'une aube blonde aux reflets bienfaisants,
Sur Nicolet joyeux va luire tous les ans
Un radieux anniversaire.
Ce sera, Monseigneur, votre fête; elle aura
Ce cachet spécial pour nous, qu'on y verra
- Coïncidence fortunée -
Ardente, et souriant à tous les renouveaux,
La jeunesse du coeur prodiguer ses bravos
A la jeunesse de l'année.
Votre fête sera la fête du printemps;
On y célèbrera sa gloire en même temps
Qu'on y célèbrera la vôtre -
Y trouvant mille traits communs, et confondant
Ses souffles généreux, son soleil fécondant
Avec votre zèle d'apôtre.
Chacun, en contemplant sa prodigalité,
De votre paternelle et touchante bonté
Croira voir la vivante image;
Autant que son ciel pur vos vertus brilleront,
Et devant vous et lui les âmes s'uniront
Dans un reconnaissant hommage.
Or, de ce jour béni que nos petits neveux
Verront, si le Très-Haut daigne combler nos voeux,
Briller encore et puis encore,
De ce jour glorieux, bien cher à lui surtout,
Dans ce bon vieux collège on accourt de partout
Saluer la première aurore.
Et, Monseigneur, ici, c'est à coeur déployé;
Car, nous le savons tous, vous êtes l'envoyé
De Celui qui disait aux hommes :
« Laissez venir à moi tous les petits enfants!... »
Et s'il faut des vivats et des cris triomphants,
Comptez sur nous, car nous en sommes !