À ma petite Pauline
Le jour de sa première communion.
Qui donc ainsi te transfigure, ô ma Pauline?
Quel nimbe dore ainsi ton sourire enfantin?
Un timbre étrange vibre en ta voix cristalline:
Des immortels concerts est-ce un écho lointain?
Aujourd'hui pourquoi donc à ta lèvre câline
Osé je à peine offrir mon baiser du matin?
Ah! c'est qu'après t'avoir admise au grand festin,
L'ombre auguste d'un Dieu sur ta tête s'incline.
Je sais sur toi planer l'immensité divine:
Dans tes yeux, pur miroir de ton âme, on devine
Que tu viens de gravir les éternels sommets.
Enfant, garde toujours cette ineffable empreinte!
Et que le souvenir de la céleste étreinte
Dans ton cher petit coeur ne s'efface jamais!
(1900)