ACTE 2 SCENE 3
Euphémie, la comtesse d'Orcé, Cécile.
Cécile, à Euphémie.
Ce ministre inspiré par un zèle sublime,
Cet organe du ciel, le sage Théotime...
Euphémie, avec vivacité.
Est ici?
Cécile.
Dans ce lieu, bientôt, vous le verrés.
Euphémie, vivement.
Ah! S'il rendoit le calme à mes sens égarés!
Je brûle de le voir, je brûle de l'entendre,
D'épancher mes ennuis, dans son sein de répandre
Mon ame, mes erreurs...
Cécile.
Dites des attentats
Que Dieu tarde à punir, mais ne pardonne pas.
Euphémie.
Hé quoi! Toujours armer sa main compatissante!
Cécile.
Avant que Théotime à vos yeux se présente,
Je voudrois un moment lui parler; laissez-nous,
Et songez que le ciel s'appesantit sur vous,
Qu'il n'est pour vous sauver qu'un seul instant peut-être.
On vous avertira, quand vous devrez paroître.
Euphémie d'un ton touchant.
Ah! Ma soeur!
Cécile, avec hauteur et indignation.
Un tel nom doit vous être interdit;
Ma soeur suit mon exemple, et le ciel la bénit;
Allez.
Euphémie accablée de douleur est emmenée par sa
mère, qui la tient dans ses bras.