La tempeste amoureuse.
Sonnet 5.
Le temps se trouble tout, la Seine à gros boüillons
Enfle tous les replis de sa voûte azurée,
Les bleds sous la fureur du souffle de Borée,
Comme flots ondoyans roulent dans leurs sillons.
La poussiere dans l' air vole par tourbillons,
Le soleil nous ravit sa clarté desirée,
L' hirondelle se plaint du crime de Terée,
Et se met à l' abry dessous les pavillons.
Cela n' est rien encore au prix de cet orage,
Qui choque ma raison, et trouble mon courage,
Depuis qu' un fol amour a suborné mes sens.
Ce desordre au plus tard doit cesser dans une heure ;
Mais helas ! Je crains fort que celuy que je sens
Ne finisse jamais jusqu' à ce que je meure.