Baiser.
Sonnet 8.
Enfin mon martyre s' appaise,
Le ciel me comble de tant d' heur,
Que Cloris est pleine d' ardeur
Autant que je suis plein de braise.
Si je l' embrasse, elle me baise ;
Mais d' un baiser dont la liqueur
Me charme tellement le coeur,
Que je meurs, ou je pasme d' aise.
Comme autresfois, chere beauté,
Rien ne bornoit ta cruauté,
Tes faveurs n' ont point de limite.
Tu fais gloire de me cherir ;
Et ta bouche me ressuscite,
Dés que tes yeux m' ont fait mourir.