Les yeux triomphans.
Sonnet 65.
Cependant que mon roy sur les bords de Garonne
Met la rebellion, et le rebelle à bas ;
Et que portant par tout les foudres de son bras,
Il fait trembler la terre, et les astres estonne.
Pour moy loin de chercher les plaines de Bellonne,
Ny les lauriers sanglans des funestes combats,
J' aime la douce erreur qui me suit pas à pas,
Et qui de myrthes verds mes temples environne.
Cloris dont les beaux yeux surmontent les plus forts,
Mesle parmy leurs traits tant d' amours, et de morts,
Que tout ce qui la voit tombe en langueur mortelle ;
Ô monarque supresme, ô roy victorieux,
Veux-tu dompter enfin la terre universelle ?
Mets ton bras en repos, et laisse agir ses yeux.