Priere à des yeux.
Sonnet 20.
Vous qui faites mes maux, et mes felicitez,
Qui rendez ma fortune ou de bronze, ou de verre,
Brillans carquois d' amour, d' où cent traits il desserre,
Pour imposer son joug aux amans revoltez.
Flambeaux delicieux, eternelles clartez
Qui descendez du ciel pour esclairer la terre ;
Foudres estincelans de l' amoureuse guerre,
Astres, roys absolus de nos fatalitez.
Agreables objets de mes douces pensées,
Verray je donc tousjours vos flâmes eclypsées ?
M' abandonnerez vous au fort de mes douleurs ?
Beaux yeux, qui me servez de soleil, et d' aurore,
Si vous fuyez de voir comme je vous adore,
Voyez comme j' endure, et comme je me meurs.