Nouvelle amour.
Sonnet.
Je n' ay jamais rien veu de si beau dans Paris,
Que les noeuds esclattans de cette tresse blonde,
Que ces yeux amoureux, dont l' ardeur sans seconde
Eut fait quitter Hélene au fidelle Pâris.
Nymphes qui frequentez ces rivages fleuris,
Montez sur ce beau char qui vous porte sur l' onde,
Et pour chanter ma gloire, annoncez par le monde
Que je suis devenu l' esclave de Doris.
Doris est le sujet pour qui seul je respire,
Doris est la beauté dont j' adore l' empire ;
Si j' estois Jupiter, ce seroit ma Junon.
Allez nymphes, allez, publiez sans feintise,
Que sur ces bords de Seine, où Marne perd son nom,
Colletet a perdu son coeur, et sa franchise.