L' amour pastoralle.
Sonnet.
Ennemy de la cour qui me sembla si belle,
Loin des pompes du Louvre, et du conseil des roys,
Je cherche les ruisseaux, je frequente les bois,
Et je deviens pasteur pour une pastourelle.
Son port n' est pas le pas le port d' une beauté mortelle,
Sa demarche est divine aussi bien que sa voix ;
Amour fait de ses yeux ses traits et son carquois,
Et l' art ne corrompt point sa grace naturelle.
Ô Sophie, ô beauté dont le docte entretien
Fut mon plaisir unique, et mon souverain bien,
Je me ris de vos soins et de vostre sagesse.
Vous piquez-vous d' esprit ? Elle en a plus que vous,
Puisque dans son amour elle eut cent fois l' adresse
De mettre son amant au lit de son espoux.