La guerison d' amour.
Sonnet.
Enfin je suis guery de ma playe amoureuse,
Je n' ensenseray plus l' idole que j' aimois ;
Je cesse avec plaisir de vivre sous ses loix,
Ou plustost d' y mourir d' une mort langoureuse.
Ce n' est pas que souvent cette fille orgueilleuse
Ne m' ait fait des faveurs plus que je n' esperois ;
Mais depuis que ses yeux m' éloignent une fois,
Son coeur met en oubly mon ardeur genereuse.
Je quittois ses vergers ; et comme à mon départ,
Ses parens qui m' aimoient me regaloient sans fard,
La stupide dormoit, et ronfloit dans sa couche.
Puis que tu ne me fais tes adieux qu' en dormant,
Adieu materielle, adieu vivante souche,
Puisses-tu dans ton lit trouver ton monument.