La vertu louée, à l' illustre Nicolas Heinsius.
Sonnet 18.
Tandis qu' en ce climat de neige et de bruine,
L' ardeur de ton esprit esclatte en cent façons,
Que tu flattes Meller des divines chansons
Que t' inspire Apollon pour la grande Christine.
Une jeune beauté de sa flâme divine
Fond icy de mon coeur les antiques glaçons,
Et j' y flatte la Seine avec de si doux sons
Que je m' y fais nommer le chantre de Claudine.
Toy qui suis sur Parnasse Apollon pas à pas
De Heins, si tu voyois Claudine et ses appas,
Tu chanterois sa grace, et sa vertu supresme.
Et tu dirois peut estre, en louant mon ardeur ;
Si le front de Christine est ceint d' un diadesme,
Que ma belle Claudine en porte un dans le coeur.