Le Parnasse d' amour.
Sonnet 25.
Amour est le seul feu qui m' eschauffe, et m' anime,
C' est l' unique Apollon qui m' inspire des vers ;
Les regards de Claudine, et ses deux bras ouvers,
M' ouvrent sans les neuf soeurs les tresors de la rime.
Son sein est mon Parnasse, où sur sa double cime
Je resve, et je produis tant d' ouvrages divers,
Que de leur nouveauté j' entretiens l' univers,
Et confirme par eux ma gloire legitime.
Sa bouche est une source, où je puise à longs traits
De plus doctes liqueurs qu' il n' en coula jamais
De l' antique ruisseau du beau fils de Latonne.
Et comme en tout Claudine est propice à mes voeux,
Le laurier eternel dont mon front se couronne,
C' est le beau cercle d' or que j' ay de ses cheveux.