Sur le livre des amours de Cupidon, et de Psyché.
Sonnet 32.
Vous ressemblez Psyché dans sa beauté supresme,
Les fleurs de vostre teint, et le feu de vos yeux,
Qui me font des rivaux, vous font des envieux,
Et vous font adorer de tout ce qui vous aime.
Claudine en vous aimant, je suis Cupidon mesme,
Je fay dire à cent voix, que vous venez des cieux ;
J' aime vostre entretien plus que celuy des dieux,
Et je vous donne un coeur qui vaut un diadesme.
De nos chastes baisers naist cette volupté
Qui nous remplit les sens d' une felicité
Dont nostre ardante amour n' est jamais assouvie ;
Et pour me rendre en tout semblable à Cupidon,
N' ay-je pas d' un nectar prolongé vostre vie,
Quand d' un vers eternel j' ay chanté vostre nom ?