Sur le portrait de Lizidor.
Sonnet.
Pour avoir caressé les muses que j' adore,
Celuy que ce tableau represente à nos yeux,
Ce brave Lizidor, ce favory des cieux,
Est connu du couchant jusqu' au lit de l' aurore.
Marquis, dont la vertu nostre siecle redore,
Si touché du desir d' imiter tes ayeux,
Tu veux avoir un bruit qui soit égal aux dieux,
Aime ceux qu' Appollon de ses graces honore.
Tandis que je suis plein des fureurs de ce dieu,
Sollicite ma muse à te donner un lieu
Sur ces fameux autels que j' offre à la memoire ;
Il n' est rien de si grand que je n' ose pour toy ;
Et comme en te servant j' auray beaucoup de gloire,
Tu n' auras point de honte à te servir de moy.