Frissons d'avril
A Mademoiselle Maria DIVET
(Souvenirs)
2 avril 1906
Avril a déjà murmuré
Sa chanson douce et guillerette
Dans le coeur plus d'une fillette
A quelque chose de changé
L'amour a passé dans les heures
Propices aux lois du baiser
Bientôt les oiseaux vont chanter
Le soir sous l'abri des demeures
Bientôt les jeunes amoureux
Vont cueillir la fleur préférée
Sur les champs, la tendre rosée
La nuit, va descendre des cieux
Bientôt dans la forêt obscure
Les poètes vont méditer
Heureux qui sait se consoler
Des caresses de la nature
Tout renaît avec le soleil
Les douleurs semblent effacées
Les larmes sont vite séchées
Au retour du Printemps vermeil
Mais aussi les heures méchantes
Viendront pour nous faire pleurer
Le Temps qu'il nous faut regretter
Comme on regrette des amantes
Avril a déjà murmuré
La chanson douce et guillerette
Semblable à la folle amourette
Demain, Avril aura passé.
Honoré HARMAND