La fête de Pierrette
4 septembre 1906
En vain j'ai caché dans l'oubli
Le souvenir des heures chères
Quand nous embrassions nos chimères
Le soir, dans un regard ami
J'ai voulu chasser les images
De nos amours irraisonnés
Mais nos deux noms étaient gravés
Sur le livre aux sublimes pages
Depuis j'ai senti la douleur
Grandir au sein de l'Espérance
Les frissons de la souvenance
Si chère aux secrets de mon coeur
J'ai voulu cacher ma tristesse
A tes jours, lents et malheureux
Les pleurs ont coulé de mes yeux
En une bien douce caresse
Aussi j'écoutais trop la peur
Qui me conseillait de te taire
Mon amour dont le grand mystère
Se cache à l'ombre du malheur
C'est ta fête aujourd'hui, je sais
Qu'il est des choses qu'on oublie
Si notre âme fut affaiblie
A cette date je pensais
Sur cette terre tout s'efface
Le coeur parfois cesse d'aimer
Le souvenir seul peut braver
La tempête au souffle de glace
Mes yeux ne seront plus méchants
Quand tu passeras ma Pierrette
Notre amour fut une fleurette
Souriante à chaque Printemps
Sur cette terre tout s'efface
Le coeur parfois cesse d'aimer
Le souvenir seul peut braver
La tempête au souffle de glace
Honoré HARMAND