A l'absente
A ma petite fille Gisèle
Au solarium de St-Ouen les Vignes
2 novembre 1946
Crois-tu vraiment que je t'oublie
Et que ma mémoire affaiblie
Néglige de se souvenir ?
Sache que le coeur d'un grand-père
D'ingratitude ne s'altère
Et ne saurait jamais faiblir.
Je te suis dans tes promenades,
Parmi tes jeunes camarades ;
Dans les grands bois et dans les champs.
Je vous suis dans vos courses folles,
Vos jeux bruyants, vos farandoles
Et l'écho me redit vos chants.
Je t'admire quand tu sommeilles
Quand le rêve offre ses merveilles
A ton corps las en le berçant.
Je pense à toi lorsque l'aurore
Ouvre tes grands yeux et colore
Ton front si pur, ton front d'enfant.
Loin de toi, dans ma solitude
Je caresse la certitude
Que bientôt tu nous reviendras
Plus forte, plus sage et plus belle.
Que je pourrai, chère Gisèle
Te serrer bien fort dans mes bras.
Honoré HARMAND