III
Cependant à Warsaw le coursier des barbares,
En paix, foule les champs où dorment nos aïeux,
Et l'air répond aux lugubres fanfares
Que le Cosaque altier exhale dans ces lieux.
Pleure, ô Pologne abandonnée!
L'espoir a déserté ton coeur,
Et la cruelle destinée
Comble ta coupe de douleur.
Mais la nuit de son aile immense
À tes yeux dérobe le jour.
Paix, ta voix trouble le silence
Et le Baskir veille à la tour.
Crains de rallumer sa colère,
Les pleurs blessent l'oeil du tyran;
Il hait le cri de la misère
Qu'arrache un joug intolérant.
En proie aux étrangers perfides,
Gémissent tes fières cités.
Vois briller dans leurs mains avides
Les fruits de tes champs dévastés.
Pleure, ô Pologne abandonnée!
L'espoir a déserté ton coeur,
Et la cruelle destinée
Comble ta coupe de douleur.