IV
Le Sarmate chantait, ainsi, dans son délire,
L'hymne de la douleur résonnait sur sa lyre.
De ses tristes pensers, en vain, troublant le cours,
Les maux de son pays le poursuivaient toujours.
Ah! si l'astre des cieux, des portes de l'aurore,
Revoyait au château, sur les lambris qu'il dore,
Ces armes autrefois fatales au tyran,
Que mes aïeux beignaient dans le sang ottoman,
J'y trouverais écrit par la main d'un autre âge :
Tout pour notre patrie et mort à l'esclavage.
Mais l'orage a détruit ces restes glorieux,
Sous Praga s'est brisé le fer de nos aïeux.
Hélas! ce jour fatal vit tomber ma patrie!
À peine arrache-t-elle une larme attendrie
Au Polonais courbé sous le poids de ses fers;
Comme au mourant pour lui ce nom n'est plus qu'un songe
Qu'un espoir mensonger alimente et prolonge,
Semblable au mirage des déserts.