Les poetes amis 1625.
Sonnet 89.
Que Malherbe nous charme et ravisse nos roys,
Que Racan s' eternise eternisant leur gloire,
Que Metel sacriffie aux filles de memoire,
Qu' Urfé face parler les antres, et les bois.
Que l' ardant Theophile échauffe les plus froids ;
Que Maynard entretienne et la Seine et la Loire ;
Que d' Audiguier embrasse et les vers, et l' histoire ;
Que Saint Amant esleve et son luth, et sa voix.
Que l' estoile, et qu' Ogier facent briller la muse,
Que Garnier la conduise aux champs de Siracuse ;
Qu' Habert, et Malleuille éclattent à la cour ;
Que Serizay nous monstre un rayon de sa veine ;
Cloris je m' estudie à vous faire l' amour,
Et s' ils ont tout l' honneur, j' auray toute la peine.