Soupir d' un amant.
Sonnet 13.
Claudine reposoit dans mon sombre bocage,
Un jour que le soleil enflammoit l' univers,
Et pour se garentir de ses brasiers divers
Elle invoquoit Zephire au vagabond plumage.
Alors d' un long souspir j' esvente le feuillage,
Et comme mon ardeur embrasoit tous les airs,
Je sens, dit-elle, un vent animer ces deserts,
Mais loin de rafraischir il brusle davantage.
Je suis, dit le soupir, l' haleine d' un amant,
Que tes yeux ont jetté dans un embrasement,
Qui reduira le monde en sa premiere masse ;
Mais quel froid attens-tu, desdaigneuse beauté,
Toy dont le corps de neige, et dont l' ame de glace,
Representent l' hyver au plus chaud de l' esté ?