Plainte funebre.
Sonnet.
Ennuyé des longueurs de cette fiévre lente,
Dont les traits enflammez me brusloient jusqu' aux os,
Je ne joüissois plus des douceurs du repos,
Mon visage estoit pasle, et mon ame dolente.
Mais certes ma douleur devint plus violente,
Et mon sein fut noyé d' un deluge de flots,
Aussi-tost que la parque eut Richelet enclos,
Dans le triste sejour d' une tombe relante.
Alors apprehendant un semblable succés,
Je fais ouvrir ma veine au fort de mon accés.
Inutile remede à ma fiévre obstinée !
Au moins je marque ainsi de mon sang en effet,
Dans les fastes du temps cette triste journée,
Où je perds un amy, si docte, et si parfait.