La mort d' Alcinde, à Cleante.
Sonnet.
Qu' heureuse est la beauté que ton esprit adore !
Quoy que tout obeisse à la loy du trespas,
Alcinde la mesprise, ou ne la connoist pas,
Puisque dans tes escrits Alcinde vit encore.
Des rives de Cathay jusqu' au rivage More,
Les plus rares esprits marcheront sur tes pas ;
Ils diront à l' envy sa grace et ses appas,
Qui ne cederent point aux beautez de l' aurore.
Aussi quand je la vois nous r' amener le jour,
Je m' imagine voir l' objet de ton amour,
Avec les mesmes traits qui paroient son visage ;
Dieux ! Par quelle raison le puis-je imaginer ?
L' aurore tous les soirs à Thiton rend hommage,
Mais Alcinde vers toy ne peut plus retourner.