La chapelle de Tadoussac
I
Salut, ô nuit d'été! rumeurs harmonieuses
Qui montez de la grève aux collines poudreuses
Qu'un jour Cartier foula!
Salut, humble clocher de l'antique chapelle
Qui domine les flots et dont la voix rappelle
Les fils de Loyola!
Dis-moi, tandis qu'épris des soupirs de la brise,
De la vague qui pleure et se roule et se brise
Au pied de ces talus,
Je crois ouïr au loin comme une âme qui prie
Et, montant vers le ciel, parle à ma rêverie
Des jours qui ne sont plus;
Dis-moi, que cherchaient-ils ces bons missionnaires
Dont les marins ont béni tes lambris séculaires?
L'or ou la volupté?
Au siècle où nous vivons ces dons plaisent aux hommes;
À nous le temps suffit, aveugles que nous sommes!
Eux ont l'éternité!